L'FITD a reçu le prix Jaap Kruithof en Belgique cette année. C'est un prix décerné à une personne ou à une organisation qui défie l'ordre social et apporte des changements par des actions. L'FITD était représentée par Pia Stalparet, présidente de l'ACV-CSC Service Union en Belgique, affiliée à l'FITD, lors de la cérémonie de remise des prix le 21 juillet 2014..
Détails
BELGIQUE -
L'FITD a reçu le prix Jaap Kruithof en Belgique cette année. C'est un prix décerné à une personne ou à une organisation qui défie l'ordre social et apporte des changements par des actions. L'FITD était représentée par Pia Stalparet, présidente de l'ACV-CSC Service Union en Belgique, affiliée à l'FITD, lors de la cérémonie de remise des prix le 21 juillet 2014.
Discours de Pia Stalparet,
Président du Syndicat des Services ACV-CSC en Belgique
Chers amis
La citation la plus connue de Martin Luther King est : « J'ai un rêve ». Eh bien, laissez-moi vous dire que même aujourd'hui, les rêves peuvent devenir réalité.
En 2006, sous l'impulsion du syndicat international de l'industrie alimentaire IUF, un réseau international de femmes employées de maison a été créé.
Et en 2013, à peine 7 ans plus tard, ce réseau est devenu un syndicat mondial à part entière. Le premier et le seul syndicat entièrement dirigé par des femmes.
La fondation et la mise en place de ce nouveau syndicat mondial est vraiment une histoire fantastique. Dans notre monde contemporain, il a été possible pour un groupe opprimé de croître en quelques années seulement pour devenir le groupe dont on parle le plus dans le monde des relations de travail et d'emploi.
Les travailleurs domestiques, qui jusqu'à récemment n'étaient même pas reconnus comme employés à part entière, qui dans un certain nombre de pays ne sont même pas autorisés à adhérer à un syndicat, qui sont exclus de tous les droits du travail, ont réussi à créer leur propre syndicat.
Imaginez un peu : un syndicat mondial des travailleurs domestiques.
Malgré le fait que ce nouveau syndicat mondial ne fêtera son premier anniversaire qu'en octobre, 47 organisations de 40 pays du monde entier y sont déjà affiliées.
Lors du congrès fondateur en octobre 2013 en Uruguay, nous avons élaboré un plan sur 5 ans.
Ce n'est pas un hasard si ce congrès s'est tenu en Uruguay. L'Uruguay a en fait été le premier pays à ratifier la Convention 189 (la convention pour un travail décent pour les travailleurs domestiques).
Le plan quinquennal est très ambitieux et se compose de deux volets.
Avant tout, nous voulons encourager les travailleurs domestiques à s'affilier à des syndicats ou à d'autres organisations afin de défendre plus efficacement leurs intérêts.
En outre, le nouveau syndicat mondial entend faire campagne pour que tous les pays ratifient la convention pour un travail décent pour les travailleurs domestiques, adoptée par l'Organisation internationale du travail en juin 2011, et l'intègrent dans leur législation nationale.
Ainsi, tous les travailleurs domestiques partout dans le monde ont les mêmes droits et sont respectés et considérés comme des employés à part entière, et ne sont plus perçus comme une aide ou une femme de chambre.
Elles doivent être considérées comme des salariées avec leurs propres règles de travail, avec leurs propres conventions et un plein accès à la sécurité sociale, y compris la protection de la maternité et un équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
La Fédération internationale des travailleurs domestiques accorde également une attention particulière à l'emploi d'enfants comme travailleurs domestiques. Où qu'ils soient dans le monde, les enfants devraient aller à l'école, pas travailler.
Et nous attirons également une attention particulière sur la situation des travailleurs domestiques migrants.
Dans pas mal de pays, le travail domestique est exclusivement organisé avec des femmes étrangères, souvent des femmes en situation irrégulière, ou qui se trouvent dans le pays sans papiers officiels.
En Belgique, nous avons le système des titres-services, ce qui signifie que nous pouvons faire respecter un salaire décent et une couverture sociale adéquate pour les travailleurs domestiques. Mais même en Belgique, beaucoup de travail domestique est effectué par des travailleurs sans papiers.
C'est pourquoi j'en profite pour lancer un appel aux futurs gouvernements. Il est urgent et nécessaire que la Belgique ratifie, comme prévu dans l'* « accord papillon », l'accord (c'est-à-dire le C189) pour les travailleurs domestiques.
La ratification par la Belgique n'est pas seulement importante pour les travailleurs domestiques ici en Belgique, mais c'est aussi un signal important à l'Union européenne, pour lutter contre le dumping social et le commerce du personnel domestique au sein de l'Europe.
La remise du prix Jaap Kruithof est un énorme signe d'appréciation et de reconnaissance pour toutes les organisations qui se sont regroupées au sein de la Fédération internationale des travailleurs domestiques.
C'est donc avec beaucoup de fierté que je reçois ce prix.
C'est une incitation à continuer dans la même voie.
Mais la fédération des travailleurs domestiques ne serait pas aussi forte sans sa présidente Myrtle Witbooi. Myrtle est une travailleuse domestique sud-africaine qui, il y a des années, sous le régime de l'apartheid, a fondé son propre syndicat de travailleuses domestiques. Les réunions de ce syndicat se tenaient dans le garage de son employeur.
Aujourd'hui, elle est la force motrice de la fédération internationale.
J'accepte ce prix au nom de toutes ces femmes fortes.
Merci beaucoup.
*Note : Il s'agit de l'accord du dernier gouvernement sur la 6ème réforme de l'Etat belge.
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