La Kafala, système de parrainage, est un ensemble de politiques et de lois qui lient le statut du travailleur migrant au parrain. Les travailleurs domestiques migrants (MDW) sont régis par ce système et exclus du droit du travail au Moyen-Orient et dans les pays du Golfe. Ils se voient refuser les protections fondamentales du travail dont bénéficient les autres travailleurs, notamment le salaire minimum, l'indemnisation en cas de licenciement abusif et la sécurité sociale. Le travail domestique étant un secteur dominé par les travailleuses, en particulier les femmes de couleur, les injustices économiques et sexistes dans le secteur sont étroitement liées. Le système Kafala est souvent considéré comme un phénomène culturel où les normes sociétales font obstacle au progrès. Il est également fréquemment abordé sous l'angle des droits de l'homme et des droits du travail. Cependant, l'économie qu'elle crée et dans laquelle elle prospère est rarement discutée.
Dans "Following the Money: the Kafala System and Chain of Domestic Workers Migration", nous avons réuni des militantes féministes et syndicales pour discuter du niveau macroéconomique de l'analyse de la chaîne d'approvisionnement des MDW afin de mettre en lumière les intérêts économiques qui s'opposent au changement, ainsi que les expériences vécues et d'organisation des travailleuses domestiques syndicalistes du Kenya et des Philippines. Positionné au sein d'oppressions croisées liées au sexe, au statut économique, à l'ethnicité, à la race et provenant de pays du sud global accablés par des histoires de colonisation, etc., le travail domestique offre un espace suffisant pour une conversation sur les défauts de notre économie, notamment incarnée par la Kafala. Le personnel étant politique, les expériences de nos dirigeants de travailleurs domestiques éclairent nos luttes et éclairent les domaines nécessitant une attention immédiate, pour perturber l'économie qui privilégie le profit à la vie. Le panel était animé par Fish Ip, coordinateur régional pour l'Asie de l'IDWF.
