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113e session de la Conférence internationale du Travail
Événement parallèle de la FITD à la CIT 2025
DU RENFORCEMENT DES SYNDICATS À LA POLITIQUE ET À LA PRATIQUE :
Théorie du changement pour un travail décent pour les travailleuses domestiques à l’ère des soins
Note la date et rejoignez-nous lors de notre événement parallèle pour le lancement du Rapport sur la Théorie du Changement de la FITD, au siège de l’OIT à Genève. Aux côtés de représentant·e·s du gouvernement de l’Uruguay, de l’OIT et d’organisations syndicales, nous reviendrons sur les luttes et les victoires de notre mouvement, et nous aborderons le chemin vers un travail décent pour les travailleuses domestiques dans l’ère du soin.
Nos voix sont essentielles pour construire l'avenir du travail domestique
Lors de la 113e session de la Conférence internationale du Travail, les délégations des gouvernements, des employeurs et des travailleurs des 187 États Membres de l'OIT aborderont des questions cruciales liées à l'avenir du travail, telles que d'éventuelles nouvelles normes internationales sur la protection des travailleurs contre les dangers biologiques dans le milieu de travail, le travail décent dans l'économie des plateformes et des approches innovantes pour promouvoir des transitions de l'économie informelle vers l'économie formelle.
Du 2 au 13 juin, nous serons présents au siège de l'OIT à Genève pour porter les voix, les revendications et la force des travailleuses domestiques au plus grand rassemblement international du monde du travail. Notre délégation, représentant toutes les régions, participera activement à deux discussions clés : la discussion générale sur des approches innovantes pour remédier à l’informalité et promouvoir la transition vers la formalité en faveur du travail décent, et la discussion normative sur le travail décent dans l'économie des plateformes.
Transitions vers la formalité pour le travail domestique rémunéré
Dans le cadre de la discussion générale sur les transitions vers la formalité, la FITD souligne que le travail domestique rémunéré est une occupation salariée essentielle au maintien de la vie et de l’économie. Pourtant, il fait face à des niveaux alarmants d’informalité : 8 travailleuses domestiques sur 10 exercent sans protection juridique ni accès à la sécurité sociale.
Les trois causes principales de l’informalité dans le travail domestique
- Exclusion de la législation du travail : dans de nombreux pays, les travailleuses domestiques ne sont pas pleinement couvertes par les lois du travail ni par les systèmes de sécurité sociale.
- Lacunes juridiques qui entravent, empêchent ou ne garantissent pas la mise en œuvre effective des droits du travail et de la protection sociale.
- Non-respect de la législation existante en raison de mécanismes d’application insuffisants et de l’absence de reconnaissance du travail domestique : les employeurs ne déclarent pas la relation de travail et ne respectent pas leurs obligations en matière de sécurité sociale.
Défis clés
- À l’échelle mondiale, 36.1 % des travailleuses domestiques sont exclues de la législationnationale du travail. L’exclusion des systèmes de sécurité sociale est encore plus élevée, touchant la moitié d’entre elles.
- Celles qui travaillent dans l’informalité perçoivent des revenus encore plus faibles que les travailleuses déclarées : seulement 45 % du revenu moyen des autres travailleurs..
- Les travailleuses domestiques migrantes sont particulièrement exposées aux abus et à des conditions de travail précaires, notamment lorsqu’elles sont en situation migratoire irrégulière.
- Les nouvelles plateformes numériques d’emploi exposent les travailleuses domestiques à des formes accrues d’informalité.
Mesures efficaces pour la formalisation
La FITD propose les axes suivants :
- Adopter la Convention 189 comme pilier central des politiques de transition vers la formalité.
- Reconnaître pleinement et explicitement les travailleuses domestiques comme des travailleuses, le chef de ménage comme employeur, et le domicile comme lieu de travail.
- Garantir que les travailleuses domestiques soient couvertes par les codes du travail et les systèmes de sécurité sociale, dans des conditions égales à celles des autres travailleuses et travailleurs.
- Mettre en œuvre des voies vers la formalisation : accès à la formation liée à des opportunités d’emploi formel ; reconnaissance, valorisation et rémunération juste de leurs compétences.
- Adopter des politiques et régimes migratoires basés sur la Convention 189, garantissant une migration sûre et respectueuse des droits.
- Garantir une classification adéquate des travailleuses domestiques sur les plateformes numériques d’emploi, en reconnaissant l’existence d’une relation de travail et en assurant l’accès à la protection sociale.
Appel à l’OIT et à ses États membres
- Promouvoir la ratification et la mise en œuvre de la Convention 189 par les États membres.
- Encourager le dialogue social tripartite et l’élaboration d’agendas partagés pour la formalisation du travail domestique et la mise en œuvre de la Convention 189, en garantissant la voix et la représentation des travailleuses domestiques.
- Promouvoir l’affiliation des travailleuses domestiques à la sécurité sociale à travers des incitations, des mécanismes de simplification administrative et le renforcement de l’inspection du travail.
- Appuyer la conception de systèmes de sécurité sociale prenant en compte les spécificités du travail domestique.
- Soutenir les initiatives visant à garantir le travail décent pour les travailleuses domestiques dans les politiques et systèmes nationaux de soins.
- Soutenir le développement des compétences et la certification des travailleuses domestiques.
- Soutenir les pays afin que la migration des travailleuses domestiques soit régie par les normes de la Convention 189.
LE TRAVAIL DOMESTIQUE EST UN TRAVAIL – il doit être reconnu, valorisé et protégé à égalité.
Travail décent dans l’économie de plateformes
La réduction du rôle de l’État dans la fourniture des services de soin – au profit de la sous-traitance, de la privatisation et de modèles dictés par le marché – a favorisé l’essor des plateformes numériques de travail, qui dévalorisent le travail de soin en transformant les bénéficiaires de soins en consommateurs et les personnes qui les fournissent en marchandises. Ces plateformes exposent les travailleuses à de nouvelles formes de précarité, car leurs conditions de travail sont déterminées par des algorithmes. En conséquence, les travailleuses domestiques sont confrontées à de bas salaires, des conditions de travail précaires, un manque de protection sociale et une exclusion de la législation du travail. Dans ce modèle économique, ce sont les travailleuses qui assument tous les risques, tandis que les plateformes engrangent des profits colossaux et que les utilisateurs échappent à leurs responsabilités d’employeurs, sans rendre de comptes.
Les travailleuses domestiques qui exercent leur activité par le biais de plateformes numériques ne sont pas des “travailleuses de plateformes” : elles font toujours partie du secteur du travail domestique et doivent être reconnues comme telles. Elles doivent être protégées par la Convention 189 de l’OIT (garanties minimales en matière de droits du travail), les droits fondamentaux au travail (liberté syndicale, négociation collective, non-discrimination et élimination du travail forcé et du travail des enfants), et représentées par des organisations de travailleuses domestiques. Sans régulation, l’économie de plateformes continuera d’aggraver l’informalité, les discriminations et les déséquilibres de pouvoir dans le travail domestique, au lieu de garantir des opportunités d’emploi équitables.
C’est pourquoi nous appelons, lors de la Conférence internationale du Travail, à l’adoption d’une Convention contraignante de l’OIT, accompagnée d’une Recommandation, afin de réguler l’économie de plateformes et de garantir un travail décent à celles qui en créent la valeur. Si nous n’agissons pas maintenant, des millions de travailleuses domestiques seront privées de leurs droits.
Ressources mises en avant
WIEGO - Document de positionnement global sur la formalisation : l’action collective pour la réduction des risques et le travail décent: https://www.wiego.org/advocacy-worker-education-resources/global-position-paper-on-formalization-2025/
Campagne de la CSI "Des droits pour TOUS les travailleurs des plateformes": https://www.ituc-csi.org/time-to-deliver-rights-for-all-platform-workers
Ordre du jour de la OIT 2025: https://www.ilo.org/resource/conference-paper/ilc/113/agenda-113th-session-international-labour-conference
ILC.113/Rapport VI - Des approches innovantes pour remédier à l’informalité et promouvoir la transition vers la formalité en faveur du travail décent: https://www.ilo.org/resource/conference-paper/ilc/113/innovative-approaches-addressing-informality-and-promoting-transition
Rapport de l’OIT – Approches innovantes adoptées par les organisations de travailleurs pour favoriser la formalisation : https://www.ilo.org/publications/innovative-approaches-taken-workers%E2%80%99-organizations-drive-formalization
ILC.113/Rapport V(2) - Réaliser le travail décent dans l’économie des plateformes: https://www.ilo.org/resource/conference-paper/ilc/113/realizing-decent-work-platform-economy-0
La transition de l’économie informelle vers l’économie formelle - Théorie du changement de l’OIT: https://www.ilo.org/resource/brief/transition-informal-formal-economy-theory-change
La FITD à la Conférence internationale du Travail au cours des dix dernières années
Apprenez les stratégies qui ont conduit à d’importantes victoires pour les travailleuses domestiques lors de la plus grande conférence internationale du monde du travail.
