
Il n’y a pas à le nier : Gaza est en train de mourir.
La Fédération internationale des travailleurs domestiques se joint à l’appel public pour la justice et le respect du droit international afin de mettre fin à cette tragédie humaine de notre époque.
Plus Les gens ont été tués 50,000 depuis le début de l'assaut en octobre 2023, avec près d'un tiers des morts étant des enfants de moins de 18 ans. Cela en fait le le conflit le plus meurtrier du 21e siècle pour les civils, en particulier les enfants. Des quartiers entiers, des écoles, des hôpitaux et des lieux de culte ont été réduits en ruines. Plus de 1.7 million de personnes ont été déplacées – soit plus de 75 % de la population de Gaza –, créant une famine artificielle et une catastrophe sanitaire.
Les travailleuses sont parmi les plus touchées par la guerre et l’occupation, en particulier les travailleuses domestiques, les aides-soignantes et celles qui travaillent dans l’économie informelle. Ces travailleurs, qui travaillent souvent déjà sans protection juridique, sont confrontés à une vulnérabilité accrue dans des conditions de déplacement, de bombardement et d’effondrement économique. À Gaza, de nombreuses femmes sont les seules à subvenir aux besoins de leur famille et de leur communauté, effectuant des tâches rémunérées ou non, essentielles à leur survie. Pourtant, sous siège, leur travail devient à la fois plus dangereux et plus invisible.
Des soignants, en majorité des femmes, ont été tués alors qu'ils soignaient des patients dans des hôpitaux bombardés. Des femmes enceintes accouchent sans anesthésie. Les travailleurs domestiques perdent simultanément leur logement et leur emploi, sans aucun recours pour se rétablir. L’occupation ne détruit pas seulement les maisons et les infrastructures : elle démantèle le tissu social et les droits du travail dont les travailleurs, en particulier les femmes, tirent sécurité et dignité. La justice du travail doit inclure ces travailleurs, dont les luttes sont souvent invisibles mais dont la souffrance et la résilience définissent cette crise.
Nous nous sommes tous demandé ce que nous aurions fait si nous avions vécu les grands crimes contre l'humanité de l'histoire récente, que ce soit le génocide rwandais, les horreurs de l'apartheid en Afrique du Sud ou l'Holocauste nazi. Ces moments ont mis à l'épreuve la conscience du monde. Aujourd'hui, nous sommes confrontés à une épreuve similaire. Ce que nous pensions avoir fait alors – dénoncer, refuser toute complicité, nous mobiliser pour la justice – nous le faisons aujourd'hui. C'est notre moment de lucidité morale, et nous ne pouvons pas détourner le regard.
Les syndicats ont toujours été en première ligne de la justiceDes usines aux mouvements internationaux, nous avons historiquement reconnu que les droits des travailleurs ne peuvent être séparés de la lutte plus large pour la dignité humaineIl est de notre impératif moral, en tant que travailleurs organisés en solidarité, d’agir maintenant face à ces atrocités.
Tout au long de l'histoire, les mouvements ouvriers ont résisté à la guerre, à l'occupation et au génocide. Pendant la Seconde Guerre mondiale, des syndicats français comme la CGT ont activement résisté à l'occupation nazie, organisant des réseaux clandestins, des grèves et des actes de sabotage. En Italie, les ouvriers de Milan et de Turin ont interrompu la production industrielle sous contrôle allemand en 1943 et 1944, perturbant ainsi les opérations fascistes. Dans la Pologne occupée par les nazis, les militants syndicaux et les syndicats clandestins ont joué un rôle crucial dans la résistance plus large contre le fascisme et le génocide. En Afrique du Sud, des syndicats comme le COSATU ont joué un rôle central dans la résistance à l'apartheid et à la conscription, associant justice raciale et droits du travail. Pendant la guerre du Vietnam, des militants syndicaux américains ont formé des groupes « Travail pour la paix », exigeant la fin du militarisme américain à l'étranger et un réinvestissement dans les communautés ouvrières. Plus récemment, le Syndicat des travailleurs du pétrole irakien a résisté à la privatisation des ressources nationales sous l'occupation américaine, faisant entendre la voix des travailleurs contre la domination étrangère.
Il ne s’agit pas de cas isolés ; ils constituent une longue et fière tradition d’organisation syndicale contre la violence et l’injustice.
Alors que nous assistons aujourd’hui à un génocide, les organisations internationales de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International, ont conclu que nombre de ces actes constituent des crimes de guerre et des violations du droit international. Amnesty a explicitement conclu que la guerre contre Gaza constitue un génocide, citant le ciblage aveugle des civils, la destruction des infrastructures et la rhétorique déshumanisante utilisée pour justifier l’oppression des Palestiniens.
La Fédération internationale des travailleuses domestiques ne peut que poursuivre la longue histoire de lutte des mouvements syndicaux pour la justice et ne peut rester silencieuse. L'injustice, où qu'elle soit, constitue une menace pour la justice partout dans le monde, et la guerre, où qu'elle soit, constitue une menace pour les travailleurs du monde entier.
Nous rejoignons donc la coalition mondiale croissante de syndicats, de travailleurs et d’organisations de la société civile qui exigent :
- Une solution immédiate et cessez-le-feu permanent à Gaza et dans tous les territoires palestiniens.
- entrée sans restriction de l'aide humanitaire, des fournitures médicales, de la nourriture et de l’eau.
- La fin du blocus et de l’occupation qui ont rendu la vie normale à Gaza impossible.
- La protection de tous les civils en vertu du droit international.
Notre mouvement repose sur la force de la solidarité. Nous exhortons tous les syndicats, les travailleurs et les personnes de conscience à s’exprimer, à s’organiser et à agir. Qu’on ne dise pas de nous que nous sommes restés silencieux.
À l’heure où notre génération doit prendre ses responsabilités, tenons-nous là où les travailleurs ont toujours été : du côté de la justice.
En solidarité,
La Fédération internationale des travailleuses domestiques (FITD)
05/29/2025
